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L’infection par le FIV ou syndrome d'immunodéficience féline

Le syndrome d'immunodéficience féline a été découvert dans le milieu des années 80. Le virus responsable de cette maladie, le FIV (= Feline Immunodeficience Virus), est un virus (rétrovirus) proche du virus du SIDA. Cette maladie reste encore, à l'heure actuelle, sans traitement et est mortelle à 100 %.

Le FIV (communément appelé virus du « sida du chat ») est l’un des deux virus immunodépresseur du chat ; il est à différencier du virus de la leucose féline (FeLV).

Le virus sévit au sein de la population féline de façon endémique, dans le monde entier ; les chats adultes malades, mâles entiers et les chats errants présentent davantage de risque d’être infectés.

Transmission, contamination

Le virus se transmet principalement par morsure, lors de bagarre ou d’accouplement, lorsque le mâle mord la femelle au cou (la transmission sexuelle est possible mais ne semble pas avoir été observée dans la nature). La transmission de la mère au chaton peut se produire, notamment si la mère présente une infection aiguë ; elle n’atteint en général que quelques individus dans la portée.. Le risque de transmission est faible dans les foyers hébergeant des chats socialement bien adaptés. Il n'y a pas de transmission à l'homme. 

Le virus est très peu résistant dans le milieu extérieur et il est sensible à tous les désinfectants, y compris le savon ordinaire.

Signes cliniques

Après contamination, le chat peut avoir de faibles symptômes (fatigue) pendant quelques semaines, signes de la « primo-infection ».

Un chat infecté par le FIV reste pendant une longue phase de latence apparemment sain. Cette phase peut durer plusieurs années. 

Le virus va provoquer une immunodéficience (phases « pré-SIDA » puis « SIDA ») qui pourra faire le lit de tout un tas de maladies bactériennes, parasitaires, virales ou mycosiques : gingivostomatites, lymphadénopathies, rhinites, pyodermites, abcès, cystites, pneumonies... Ces maladies sont souvent chroniques, rebelles et récidivantes. La maladie est donc généralement visible sur des animaux de 4 à 6 ans, mais certains ne développeront jamais de symptômes.

Dépistage et diagnostic

Pour le syndrome d’immunidéficience féline, comme la maladie reste inapparente un long moment, il faut différencier le diagnostic du dépistage.

Le diagnostic est le résultat d’une démarche qui permet d'identifier la maladie d'un animal à partir de symptômes et de signes cliniques que celui-ci présente et à l'aide d'éventuelles investigations complémentaires. Le test sérologique (Western blot)  de recherche du FIV permet alors la confirmation d’une hypothèse diagnostique établie à la lumière de l’ensemble des signes cliniques et des éventuels résultats d’examens complémentaires (numération formule sanguine). Les tests PCR ont des performances variables, parfois inférieurs aux tests sérologiques.

Le dépistage est la recherche de la présence d'une affection inapparente par des examens effectués de façon systématique dans une collectivité. Le dépistage de l’infection par le FIV doit se faire avant toute vaccination, lors d'introduction d'un chat dans un effectif déjà constitué et au moins 60 jours après un contact à risque (contact avec un animal de statut inconnu, bagarre ou morsure).

Pour le dépistage ou le diagnostic, les mêmes tests vont être utilisés ; ils consistent en la recherche dans le sang d’anticorps fabriqués par l’organisme en réponse à la présence du virus. Cependant, aucun test n'est fiable à 100 %. Tout résultat doit donc être interprété en fonction de l'état de santé du chat et des risques d'infection. Lors de dépistage systématique, dans les populations où la quantité de chats infectés est faible, plus de la moitié des chats ayant un test positif peuvent ne pas être infectés. Ces tests positifs doivent être réitérés et confirmés par des examens de laboratoire. En revanche, un test négatif est beaucoup plus fiable. En cas de résultat négatif, il est recommandé de renouveler le test au moins 60 jours après la contamination potentielle par le FIV.

Chez le chaton, les résultats de ce dépistage peuvent être biaisés par la présence des anticorps maternels. Ces anticorps peuvent persister jusqu'à l'âge de 16 semaines, voire 6 mois dans certains cas rares. Un résultat positif avant l'âge de 16 semaines nécessite de réitérer le test ultérieurement. 

L’utilisation de ces tests pour le diagnostic de la maladie est beaucoup plus fiable : il entre dans l’ensemble des éléments constituant le faisceau de présomption (éléments cliniques, épidémiologiques, examens hématologiques…) et permet de confirmer l’hypothèse diagnostique.

Conduite à tenir

Actuellement, les groupes d’études spécialisés en virologie féline s'accordent à dire que les chats ne doivent jamais être euthanasiés uniquement sur la base d'un résultat positif au test FIV.

Étant donné le mode de transmission du virus du FIV, si le chat est correctement socialisé et n’est pas agressif, il peut continuer à vivre dans une communauté de chats. Cependant, leur territoire doit être restreint afin d'éviter la diffusion de l'infection à d'autres chats (risques de bagarres) et de limiter leurs risques d'exposition à d'autres agents infectieux. Il doit être entretenu avec attention. Une alimentation de bonne qualité et équilibrée est importante. Il faut éviter la viande et les oeufs crus, ainsi que le lait non pasteurisé qui peuvent être source d'infection bactérienne ou parasitaire.

Les traitements contre les parasites externes (puces, tiques) sont réalisés tous les mois ; les traitements contre les parasites internes sont réalisés au moins quatre fois par an. On conseille un suivi chez le vétérinaire deux fois par an. C'est l'occasion de réaliser un examen de la cavité buccale, des yeux, des noeuds lymphatiques, du poids... et de faire des examens complémentaires (numération formule sanguine, analyse d'urine) permettant mettre en évidence une infection ou un déficit immunitaire. La stérilisation est vivement recommandée afin d'éviter la contamination des congénères.

Traitement

Chez le chat infecté asymptomatique, aucun traitement n’est mis en place.

Lorsque le chat présente des symptômes, les traitements répondront de façon individuelle aux signes cliniques exprimés. Aucun médicament antiviral n'a fait actuellement preuve de son efficacité et de son innocuité. Il existe un médicament vétérinaire (immunomodulateur) qui a été approuvé dans le traitement de ces chats infectés, symptomatiques à un stade non terminal. Il peut également être proposé chez un chat infecté non symptomatique mais pour lequel les analyses sont en faveur d'une diminution de l'efficacité immunitaire. Le coût de ce traitement, important, peut entrer dans la décision thérapeutique.

Vaccination

À ce jour, aucun vaccin contre le FIV n'est autorisé, ni commercialisé en Europe. Les chercheurs se retrouvent, comme en humaine, confronté à la problématique des rétrovirus qui ont une variabilité antigénique importante : le virus mutant régulièrement, il est difficile de fabriquer un vaccin. La vaccination contre les autres infections est conseillée chez des chats séropositifs en bonne santé, mais elle n'est pas recommandée pour les chats symptomatiques infectés par le FIV.

La stérilisation est une mesure de prévention contre la contamination par le virus du FIV.

Réglementation

L'infection par le virus de l'immunodéficience féline est reconnue par le législateur comme un vice rédhibitoire. Un vice rédhibitoire est un défaut légalement réputé grave, caché et antérieur à la vente dans certaines conditions. Pour l’infection par le FIV, le délai de rédhibition est de 30 jours.

Le FIV présente de fortes similitudes avec le SIDA chez l’homme. Il n’y a aucun risque de transmission à l’homme. La découverte d’une séropositivité chez un chat ne présentant pas de symptômes doit être ultérieurement confirmée et en cas de confirmation, celle-ci ne doit pas engendrer l’euthanasie de l’animal.